L’étau se resserre autour de Tik-Tok.
Cet été, deux acteurs indépendants (Felix Krause, un consultant pour Google, et Internet 2.0, une société de cybersécurité) ont étudié le code source du réseau social.
Leurs conclusions sont inquiétantes.
Ainsi, on apprend que l’entreprise pourrait récolter de nombreuses données sensibles sur ses utilisateurs sans leur consentement.
Par exemple, lorsqu’un utilisateur du réseau social clique sur une publicité, il est redirigé par défaut vers le navigateur web de Tik-Tok.
Le code source de ce navigateur est écrit d’une telle manière qu’il permettrait au réseau social de suivre précisément l’activité de ses utilisateurs.
Tik-Tok pourrait, dans ce cas de figure, recueillir l’ensemble des informations que l’on tape sur notre smartphone, comme le numéro de carte bancaire, les mots de passe, etc.
Autre hypothèse inquiétante : l’utilisation de ces données à des fins politiques.
Tik-Tok est actuellement dans le viseur d’un certain nombre de responsables politiques américains qui accusent le réseau social d’être de mèche avec le gouvernement chinois.
À l’aube des élections de mi-mandat aux États-Unis, l’entreprise souhaite montrer patte blanche aux autorités américaines, et a donc annoncé des mesures afin de renforcer l’intégrité des élections à venir.
Mais avec ces révélations fracassantes, la bonne intention de Tik-Tok pourrait prendre une toute nouvelle signification.
C’est en tous cas ce que pense Felix Krause, consultant pour Google et auteur d’une étude informatique relayée par de grands médias comme le New York Times.
Selon Krause, l’initiative de Tik-Tok pourrait amener ses utilisateurs américains à enregistrer leurs informations électorales sur le navigateur du réseau social, et donc à les rendre exploitables par la plateforme.
Internet 2.0, la société de cybersécurité, a quant à elle confirmé dans un rapport datant de juillet dernier la stratégie particulièrement agressive de Tik-Tok en terme de collecte de données.
Une fois l’application installée sur un smartphone, le réseau social pourrait accéder aux principales informations stockées sur l’appareil.
Face à ces allégations, Tik-Tok a reconnu que son algorithme donnait bien accès aux données évoquées, tout en affirmant qu’elles n’étaient pas exploitées.
L’histoire récente enseigne que ce genre de déclarations est à accueillir avec une certaine dose de scepticisme.